[expo] Wolfgang Tillmans au Centre Pompidou : La traversée de l’image

© Jens Ziehe

Avec « Rien ne nous y préparait – tout nous y préparait », le Centre Pompidou consacre son ultime exposition avant sa fermeture pour travaux au photographe et plasticien allemand Wolfgang Tillmans, grand nom de l’art contemporain, avec une ébouriffante carte blanche.

Il ne reste que quelques livres, des tables, une poignée de postes informatiques, de la moquette violette… Alors que la Bibliothèque publique d’information (BPI) a déménagé du deuxième niveau du Centre Pompidou, celui-ci accueille la dernière exposition du musée avant sa fermeture pour les cinq prochaines années. Wolfgang Tillmans relève ce défi avec brio et revisite son œuvre en dialoguant avec l’espace de l’ancienne BPI et son histoire, autant qu’avec l’idée de transmission du savoir. Le photographe et plasticien allemand va même jusqu’à utiliser les photocopieuses pour inviter les visiteurs à imiter sa démarche de questionnement de l’image, tandis que les ordinateurs diffusent des portraits des usagers qui peuplaient jusqu’il y a peu les lieux.

Des images de toutes sortes

Revenant sur 40 années de photographie, le parcours rassemble un grand nombre de clichés emblématiques de Wolfgang Tillmans : racontant les enjeux de notre époque – comme ceux réalisés à la frontière des États-Unis et du Mexique ou ceux pris dans un data center  ; ou bien immortalisant des musiciens, de Jarvis Cocker à Frank Ocean. Ses diverses réflexions sur son médium sont aussi illustrées au travers d’images déformées par l’usage de la photocopie, ou encore par ses séries Silver et Lighter, qui interrogent la matérialité de la photographie en créant des œuvres abstraites, sculpturales et purement contemplatives. Une installation lumineuse et une autre sonore mettent, quant à elles, en scène le rapport à la technologie, alors que plusieurs vidéos réalisées tout au long de la carrière de l’artiste prolongent ses nombreux questionnements.

Une exposition qui s’explore

Habitué à exposer ses œuvres sur des tables, Tillmans a aussi utilisé plusieurs de celles de la BPI pour présenter divers journaux, magazines et documents témoignant de ses expériences comme de ses différents intérêts – tels que l’astronomie ou la spiritualité –, ainsi que de ses productions graphiques ou éditoriales, à l’instar de son livre rassemblant des photographies du Concorde. Décidément foisonnante, l’exposition s’explore, allant de découverte en découverte grâce à une œuvre qui porte un regard riche d’attention sur notre monde.

Exposition Wolfgang Tillmans, Rien ne nous y préparait − Tout nous y préparait, à découvrir à la BPI du Centre Pompidou jusqu'au 22 septembre 2025

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