Cirque Phénix : Gaïa

Célestes filles de la Terre

Dans Gaïa, son nouveau spectacle rondement mené, le cirque Phénix célèbre « les filles de la déesse Terre » avec des numéros d’artistes féminines venant des quatre coins du monde.

Sous l’énorme chapiteau du Cirque Phénix, Calixte de Nigremont, le Monsieur Loyal de la soirée avec chemise à jabot et maquillage blanc très XVIIIe siècle, ouvre le bal. Il précise d’emblée qu’il sera l’unique représentant masculin de la soirée. Honneur aux dames en effet dans ce nouveau spectacle très post Me-Too. On ne va pas s’en plaindre tant celui-ci est parfaitement huilé et donne à voir des performeuses d’envergure.

Sur scène donc, 40 femmes venant d’Ethiopie, Argentine, Ukraine, Japon, Hongrie, Portugal et de France. Et pour les accompagner dans leurs exploits, un orchestre exclusivement féminin, dynamique et inspiré (avec par exemple une reprise du groupe Coldplay).

Dans les airs

Toujours selon Calixte de Nigremont, ces artistes sont toutes les filles de Gaïa, la déesse grecque de la Terre qui donne son nom à ce nouveau rendez-vous, reporté à cause de la pandémie. Dix-huit mois plus tard, elles peuvent enfin tester les limites de leurs corps (et souvent on a mal pour elles…) et défier les lois de la pesanteur. Kateryna Fedorovych, la star du show, éblouit d’entrée avec son numéro ultra-bluffant aux anneaux aériens. Elle prend tous les risques en exécutant des figures impossibles à une hauteur vertigineuse. La barre est placée très haut. Comme avec le duo des sœurs Mosiienko, qui évoluent à l’unisson et à un rythme d’enfer au cerceau aérien.

Des clowns

Les numéros assez courts se succèdent, éclectiques et toujours parfaitement exécutés, entre acrobaties en trio, antipodisme (mélange d’acrobatie et de jonglage), monocycles, patins à roulettes (avec contribution de deux enfants dans le public). On a également droit à un exercice d’équilibre avec échelle et porté qui impressionne, et enfin à un passage plus musical et chorégraphié grâce à des tambours et des bolas argentins. Lors des deux parenthèses clownesques, les enfants rigolent devant les contorsions burlesques de la Française Anaëlle Molinario bien embêtée avec ses skis immenses et le pugilat entre deux ballerines pas banales. On rit, on tremble : une combinaison qui marche.