Titanic

Axel Drhey met en scène la troupe des Moutons Noirs dans son adaptation de l’histoire du Titanic, largement inspirée par le film de James Cameron. Humour potache et bonne humeur au menu.

Est-ce à cause du lapin Pimpin, qui n’aurait jamais dû monter à bord, ou à cause du capitaine qui croyait caboter dans l’étang quand on l’a embauché in extremis pour conduire l’insubmersible fleuron de la White Star Line ? Est-ce à cause du feu qui couvait dans une des cheminées ou de la glace qui menace (« quel parfum ? », demande le capitaine, confondant ice cream et iceberg) ? Toujours est-il que ce qui devait être une paisible traversée transatlantique se révèle un fiasco de grande envergure et que le géant des mers termine sa course en miettes au milieu des poissons.

Les marins, c’est marrant

Dans la mesure où presque tout le monde a vu le film de James Cameron et connaît les amours tumultueuses de Jack et Rose, et puisque chacun sait que le Titanic n’atteignit jamais New York, le suspense est ténu. Mais les Moutons Noirs ne cherchent pas à le ménager. Au contraire, ils rivalisent de clins d’œil goguenards et de blagues rigolardes, pour que le public goûte au plaisir sadique de l’anticipation. Les personnages, plus déjantés les uns que les autres, accueillent les spectateurs dès le hall du charmant théâtre de la Renaissance, décoré pour l’occasion à l’image des salons du paquebot : l’ambiance est d’emblée à la bagatelle !

Rires et chansons

La troupe s’en donne à cœur joie, gambadant entre les spectateurs, sautant de la scène à la salle, surgissant des loges, chantant et dansant : elle occupe tout le théâtre avec un bel abatage. Le rythme devient de plus en plus trépidant à mesure que la traversée progresse, et les dernières scènes chorales donnent une idée assez suggestive de la catastrophe maritime qui engloutit le diamant, les migrants et les amants. La comédie se moque de la tragédie, dans le pastiche des scènes cultes du film de Cameron comme dans les blagues, jeux de mots et calembours à répétition. Un naufrage guilleret en forme de délire foutraque, d’odyssée déjantée et de gigue joyeuse : préparez vos gilets de sauvetage !

Catherine Robert

Florent Chesné : au théâtre, Florent Chesné est à l'affiche de Arsène Lupin (interprétation - Théâtre du Lucernaire) en 2022, Un coup de génie ! (interprétation - Apollo Théâtre) en 2019 ou encore La Fabrique (Alhambra) en 2016.

Julien Jacob : au théâtre, Julien Jacob est à l'affiche de Titanic (Théâtre Traversière) en 2022, Ruy Blas ou la folie des moutons noirs (interprétation - Théâtre Traversière) en 2022 ou encore Papy fait de la résistance (interprétation - Théâtre de Paris) en 2021.

Christophe Charrier : au théâtre, Christophe Charrier est à l'affiche de Addict 99 (mise en scène, interprétation - La Petite Croisée des Chemins) en 2023, Aime comme Marquise (interprétation - Théâtre Actuel La Bruyère) en 2022 ou encore Hamlet (Théâtre 14) en 2018.

Axel Drhey : au théâtre, Axel Drhey est à l'affiche de The Fisher King (adaptation, mise en scène, interprétation - Le Splendid) en 2024, Les Trois Mousquetaires (interprétation - Théâtre Montparnasse) en 2023 ou encore Cyrano(s) (Théâtre Traversière) en 2022.

Yannick Laubin : au théâtre, Yannick Laubin est à l'affiche de L'Amour peintre (mise en scène - Théâtre Traversière) en 2023, Boule de suif [la meute] (Le Lavoir Moderne Parisien) en 2022 ou encore Cyrano(s) (Théâtre Traversière) en 2022.