La Graine et le mulet

Monsieur Beiji est divorcé et vit dans un petit hôtel dont la patronne est sa maîtresse. Il travaille sur le chantier naval du port de Sète. Désormais trop vieux et plus rentable, il est licencié. Il rachète alors un bateau promis à la démolition pour réaliser son rêve : ouvrir un restaurant de couscous de poisson. Aidé par la fille de sa compagne, plus proche de lui que ses propres enfants, il frappe aux portes des autorités censées lui délivrer les autorisations qui permettront à son projet de devenir réalité. La banque refuse sa demande de prêt et personne ne croit en lui. Il décide alors de se débrouiller seul. Aidé de tous les membres de sa famille, il prépare une grande fête d'inauguration à laquelle seront conviés tous les notables...

Après La faute à Voltaire récompensé à Venise en 2000 et L'esquive, primé massivement aux Césars en 2005, Kechiche évoque ici un univers qui lui colle à la peau. Les personnages, interprétés pour la plupart par des non-acteurs sont fabuleux de justesse. Habib Boufares, sur sa mobylette, rappelle Le voleur de bicyclette de De Sica, Abdelhamid Aktouche et son luth semblent tout droit sortis d'un film égyptien des années 50, quand à Hafsia Herzi, elle est bouleversante de pugnacité, de pudeur et de sensualité en danseuse des milles et unes nuits des temps modernes. La graine et le mulet a obtenu à Venise le Prix du Meilleur Jeune Espoir, Le Prix Spécial du Jury et le Prix de la Critique Internationale.