Les Amours d'Anaïs

Le paradoxe de la séduction lesbienne est qu’il est inversement proportionnel à notre plaisir.

Le film commence comme une comédie (un peu poussive) et se termine par un magnifique mélodrame sentimental. Si Anaïs Demoustier est parfaite en jeune femme entière et attachante, Valeria Bruni-Tedeschi y est magistrale.

Rien ne semble toucher Anais alias Demoustiers, ni la rupture avec son copain du moment, pour un homme marié qui a l'âge d'être son père, ni sa thèse qu'elle mène avec désinvolture, ni ses avortements récurrents, ni la récidive de sa mère, jusqu'au jour où elle fait la connaissance d'une femme écrivain, épouse de son nouvel amant, en qui elle voit a la fois le mentor, l'âme sœur, l'amante... Le film ne nous dit pas si leur histoire a un avenir mais Anais que rien ne semble toucher semble, enfin, au terme de son errance sentimentale, familiale, professionnelle capable d éprouver des sentiments pour autrui et quitter sa carapace d'éternelle inconséquente... Un film distrayant sans plus, malgré l'excellente interprétation d'Anais Demoustiers et Valérie Bruni Tedeschi.

Film magnifique, léger et profond.

Premier long-metrage solaire et intelligent, drôle et subtil de Charline Bourgeois-Tacquet, on sort de la salle rempli de la belle énergie du film.