Les Barons

Vedettes de leur cité, les « barons » sont des glandeurs professionnels. À la tête de la bande, Hassan, Mounir et Aziz préfèrent la frime à l’ambition, et économisent le peu de « crédit d’existence » qui leur a été accordé. BMW achetée à huit, rencontres à l’épicerie du coin, vêtements de marques et divagations prosaïques… Dans ce quotidien d’échecs, pas de place à la victimisation ! Et pourtant, les problèmes sont là. Malika, la sœur de Mounir, a bel et bien réussi à « percer », suscitant l’admiration du quartier. Kader, le père de Hassan, regrette que son fils ne se présente pas à un entretien d’embauche. Coincés entre la tradition et la modernité, les « barons » gardent néanmoins le sourire !

Dans son premier long métrage, Nabil Ben Yadir jongle avec humour avec les préjugés liés aux cités. Chez les Barons, la drogue et la violence se trouvent adroitement remplacées par la culture de la vanne. Délibérément positif, le film revient sur la tradition des sketches et des bonnes répliques, sans pour autant délaisser certaines problématiques. Les relations entre homme et femme, ainsi que les rapports aux parents, évoquent des problèmes identitaires forts, sans jamais sombrer dans la critique facile. Cette comédie est devenue un véritable phénomène en Belgique.