Materialists

« The Materialists » de Céline Song : une comédie romantique qui ose, mais pas jusqu’au bout.

Avec « The Materialists », Céline Song signe un film qui détonne dans le paysage des comédies romantiques contemporaines. D’emblée, le film séduit par son audace : il détourne les codes du genre avec une ironie mordante, transformant les clichés en une réflexion acerbe sur les relations amoureuses à l’ère du capitalisme et de l’individualisme. Les personnages, loin d’être des archétypes naïfs, sont des êtres calculateurs, conscients de leurs propres contradictions, et c’est là que réside la force du film. On rit jaune, on se reconnaît, on est mal à l’aise — et c’est tant mieux.

Le casting, à ce titre, est exemplaire, notamment la superbe Dakota Johnson, qui m’a fait penser à son adorable « working girl » de maman, Mélanie Griffith. Dakota, Chris Evans et Pedro Pascal, la nouvelle coqueluche de l’autre côté de l’Atlantique incarnent avec justesse cette ambiguïté entre sincérité et cynisme, donnant de l’épaisseur aux personnages. Les dialogues, ciselés, oscillent entre humour et cruauté, et les scènes de confrontation sont d’une justesse redoutable. Céline Song prouve qu’elle maîtrise l’art de désamorcer les attentes du spectateur, jouant avec les tropes du genre pour mieux les subvertir.

Mais voici le hic : la fin. Après avoir construit une intrigue qui ose explorer la froideur des relations modernes, le film se résout dans un happy end conventionnel, comme si la réalisatrice avait soudain peur d’assumer pleinement son propos. Dommage. On aurait aimé qu’elle aille jusqu’au bout de son cynisme, qu’elle nous laisse avec cette question inconfortable : et si l’amour, aujourd’hui, n’était plus qu’une transaction comme une autre ? À la place, le film se range sagement dans les cases du genre, comme pour rassurer le public. On en ressort avec l’envie de voir Céline Song pousser encore plus loin sa réflexion la prochaine fois — et, surtout, d’assumer ses choix jusqu’à la dernière image. Car c’est dans l’inconfort, et non dans le réconfort, que réside la vraie subversion.

Ce n’est peut-être pas un grand film, mais c’est un excellent divertissement et c’est un sujet qui peut nous toucher beaucoup… Trouver l’amour, se marier au travers une agence…
Faire fi de nos complexes, se connaître soi-même… s’accepter et… accepter l’autre… Film léger et profond à la fois…

Belle comédie romantique sur les sites de rencontres et le réel sentiment d'aimer quel que soit le statut. Des comédiens convaincants et le plaisir de l'intrigue même si on en subodore l'issue

Ce n’est pas seulement une comédie romantique, c’est aussi une réflexion sur la possibilité ou non de s’aimer, sur les raisons pas toujours très avouables de se marier.
Le trio d’acteurs est convaincant.

Comédie romantique, fleur bleue. Surprise par le début (j'ai cru m'être trompée de salle) mais l'explication est dans le dénouement ! Satire des agences matrimoniales, version USA au 21e siècle. Très bien joué, film rythmé auquel j'ai adhéré tout de suite. Aux critères stéréotypés (métier, beauté, couleur de peau...) s'oppose Cupidon qui l'emporte toujours ! Amusant, Pedro Pascal qui enfile son bermuda au saut du lit ! (américains pudiques !) J'ai adoré la BO avec "Le temps de l'amour" / Françoise Hardy et "That's all" Baby Blue (VO Nat King Cole, VF "Mammie TSF"/ Sabrina Lory). Ce film m'a fait un bien fou.

Un bon divertissement (même si j'ai un peu de mal avec l'actrice D. Johnson qui minaude à outrance) autour des exigences démesurées et irréalistes des célibataires new-yorkais (qui donnent lieu à des scènes très drôles) mais aussi des motivations à se marier : espoir, faire mieux que ses parents, se valoriser. La notion de valeur est le fil conducteur du film, notamment chez l'actrice principale qui n'en a pas beaucoup pour elle même et ne s'aime pas beaucoup. Un film de faux triangle amoureux où il est surtout question de la valeur qu'on se donne ou pas à soi-même et qui rejaillit dans la quête d'un partenaire. Film plus profond qu'il n'y paraît. Gros bémol : il existe d'autres formes de relation amoureuse que amour matérialiste vs amour inconditionnel (qui n'existe pas d'ailleurs, c'est un mythe hollywoodien). Dommage de donner une vision manichéenne et caricaturale et d'alimenter ainsi les nombreux clichés déjà véhiculés par Hollywood sur l'amour.