Terraferma

Une famille de pêcheurs installée dans une petite île au large de la Sicile se trouve confrontée à la nécessité d’une reconversion. Incapables de subvenir à leurs besoins au seul moyen de la pêche, Filippo et les siens décident donc de louer leur maison à des touristes. En effet, les visiteurs sont de plus en plus nombreux à affluer sur l’île et les autorités locales semblent bien déterminées à développer ce potentiel touristique. Un jour, Filippo et son grand-père croisent un groupe de clandestins africains naufragés, auxquels ils portent aussitôt secours. Ce geste de solidarité crée un véritable dilemme au sein de la communauté des pêcheurs : doivent-ils dénoncer les immigrants pour faire prospérer le tourisme ou respecter les valeurs héritées du travail de la mer ?

Dans son nouveau long-métrage, Emanuele Crialese s’inspire d’un phénomène devenu tristement célèbre au fil des dernières années. À l’heure où le nombre d’immigrants illégaux qui échouent sur les côtes italiennes ne fait qu’augmenter, le réalisateur nous propose une vision plus humaniste du problème. Plus qu’un film sur l’immigration, Terraferma se présente comme « une histoire suspendue entre mythe et réalité », qui parle de « quiconque est à la recherche de sa propre terre ferme ». L’optimisme de Crialese semble avoir porté ses fruits, puisque le film a reçu le Grand Prix du Jury à la dernière Mostra de Venise.