Un été Italien

Deux fillettes et leur mère au volant d’une voiture. Les enfants jouent en masquant leurs yeux. La plus jeune pose ses mains sur ceux de sa mère. Leur père, Joe, professeur de littérature, se retrouve seul pour les élever. Il décide de changer de décor en acceptant un poste d’assistant à l’université de Gênes. Il emménage dans un grand appartement, aidé par une amie de jeunesse, Barbara. L’aînée des filles, Kelly, 17 ans, rencontre des garçons et parcoure la ville et ses alentours en Vespa, tandis que sa sœur Mary, 11 ans, transpire la culpabilité, fait des cauchemars à répétition et suit le fantôme de sa mère dans le labyrinthe des viccoli génois. Joe, poursuivi par les attentions de Barbara, lui préfère Rosa, une de ses étudiantes…

Michael Winterbottom (Wonderland, In This World, The Road to Guantanamo) est un cinéaste inégal. Avec Un Été italien, il prend le parti de sortir des sentiers battus et de choisir un thème plutôt rare : celui d’un Américain qui s’expatrie en Europe. Il filme à merveille la somptueuse ville de Gênes et ses dédales de ruelles dans lesquelles on se perd. Le long métrage rappelle un peu celui de Bertolucci, La Luna (1979), qui avait pour toile de fond Rome et une mère, aux prises avec de jeunes dealers. Ici, le drame est larvé, la culpabilité de la fillette enfouie. Mais la vieille ville opère une sorte de rédemption et d’apaisement, de dépassement et de découverte de soi pour chacun des personnages. Un Été italien est un film attachant et solaire, et Colin Firth apparaît enfin libéré de son carcan réducteur de british glamour.