[expo] Le Paris d’Agnès Varda, de-ci, de-là : Portraits d’un regard

Agnès Varda, Les Plages d’Agnès, photogramme, 2007 © Ciné-Tamaris

Le Musée Carnavalet aborde l’œuvre d’Agnès Varda sous son angle photographique et feuillette l’album de son inspiration parisienne. En pérégrine et en glaneuse, Varda montre et se révèle.

Comme la gare de Perpignan pour Dalí, la rue Daguerre est le centre du monde pour Agnès Varda : tout en part et tout y revient. « Je n’habite pas Paris, j’habite Paris 14e. », disait-elle. Elle demeura pendant presque 70 ans au numéro 86 de cette voie qui porte le nom d’un des inventeurs de la photographie, dans un îlot protégé, entre la place Denfert-Rochereau et la gare Montparnasse. Deux boutiques reliées par une cour à ciel ouvert, à la fois lieu de vie et de création, laboratoire, studio de prise de vues et lieu d’exposition dès 1954. Elle s’y gare, s’y raconte et s’y filme, elle y rencontre et photographie les autres.

Par sauts et gambades

L’exposition regroupe un ensemble de 130 tirages, dont de nombreux inédits, des extraits de films tournés à Paris, des publications, des documents, des objets ayant appartenu à l’artiste, des affiches, des photographies de tournage ainsi qu’une sculpture de la chatte Nini. Valérie Guillaume et Anne de Mondenard, en collaboration avec Antoine de Baecque, Dominique Païni, Carole Sandrin et Rosalie Varda, ont imaginé une déambulation fantaisiste dans cette œuvre qui fait « dialoguer documentaire et fiction, associe légèreté et noirceur, humour et étrangeté, féminisme et attention aux marges ».

Une boîte, une cour, un monde

Du regard sombre et grave de la jeune fille très sage aux excentricités malicieuses de l’artiste devenue trésor national, on avance à l’association libre, en croisant Valentine Schlegel et Frédérique Bourguet, Calder, Fellini, Corinne Marchand et Delphine Seyrig, les enfants du couple formé avec Jacques Demy, ceux des voisins et des amis, les anonymes de la Mouffe, les commerçants de la rue Daguerre, Jean Vilar, sa famille et ses comédiens. Clin d’œil féministe : l’autrice et dessinatrice Pénélope Bagieu interprète dix étapes de la vie parisienne d’Agnès Varda : ses dessins illustrent les différentes sections de l’exposition, rappelant, en écho, la pétillante mutinerie d’Agnès et la profondeur de son mordant.

Exposition Le Paris d'Agnès Varda, de-ci, de-là, à découvrir au Musée Carnavalet jusqu'au 24 août 2025

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