[expo] Surréalisme au féminin ? au Musée de Montmartre : Chimères courage

Trop souvent écartées au profit de leurs homologues masculins, les femmes au sein du courant surréaliste sont ici mises à l’honneur via leur œuvre prolifique et protéiforme.
Debout les femmes (surréalistes)
On les connaît parfois comme personnages de second plan, figées dans des postures de muses, maîtresses ou femmes mariées ; c’est souvent ce que l’Histoire fait aux femmes qui ont su s’affranchir de la domination masculine de leur milieu. Les femmes dans le surréalisme n’échappent pas à la règle, et il est salutaire que le Musée de Montmartre leur consacre une exposition, « Surréalisme au féminin ? », inaugurée le 31 mars dernier et qui s’étend jusqu’au 10 septembre prochain.
Au travers de sept thématiques – nature, chimères, architectures, nuits intérieures, abstractions, métamorphose, séductions et féminité plurielle – et plus de 150 œuvres se dessine un chemin alternatif aux grands noms masculins du surréalisme. Ici, Dora Maar, Lee Miller, Claude Cahun ou Leonora Carrington pour les plus connues, mais aussi Jane Graverol, Suzanne Van Damme, Marion Adnams ou Grace Pailthorpe reprennent leur place légitime au sein du courant né dans les années 20, à l’initiative – entre autres – d’André Breton.
Surréalisme au féminin ? La question ne se pose plus
On suit alors leur évolution, de leur appropriation du surréalisme dans les années 1930 jusqu’aux années 1970, entre provocation, liberté créatrice retrouvée dans un courant qui permet de laisser libre cours au rêve, à l’inconscient, au fantasme. Alors les femmes photographient, sculptent, écrivent, en vers ou en prose, s’approprient leur sexualité et leur désir, s’affranchissent des codes.
Éclatées, les conventions sociales, les normes hétérosexuelles, les cadres stricts de la création tels qu’imposés jusqu’alors : du Mexique à l’Angleterre jusqu’en France, où Montmartre fut le terreau du courant surréaliste, naît une manière de créer, de s’exprimer radicalement différente, où l’esthétique et la morale ne sont plus des contraintes mais au contraire des contre-exemples à détourner. Une exposition salutaire et exaltante.
Exposition Surréalisme au féminin ?, à découvrir au Musée de Montmartre jusqu'au 10 septembre 2023
Partager cet article sur :
Nos derniers articles
Avec « Rien ne nous y préparait – tout nous y préparait », le Centre Pompidou consacre son ultime exposition avant sa fermeture pour travaux au photographe et plasticien allemand Wolfgang Tillmans, grand nom de l’art contemporain, avec une ébouriffante carte blanche.
Niché dans un bel hôtel particulier du Marais depuis 1971, l’Institut suédois présente une nouvelle exposition permanente, Un monde nouveau, qui explore les forts liens entre la Suède et la France au cœur du siècle des Lumières.
Transparence inaugure le Palais des enfants, nouveau lieu parisien entièrement pensé pour les 2-10 ans, sous la rotonde du Palais de la découverte. À travers cette exposition immersive et sensorielle, l’enfant devient explorateur d’un monde où la lumière, la matière et les perceptions se répondent.
Avec « Paul Poiret, la mode est une fête », le musée des Arts décoratifs fait la lumière, en plus de 500 pièces, sur un créateur à l’univers fantaisiste et foisonnant qui a inspiré des générations de couturiers.