Flavie Fontaine : Suivez La Flèche !

Fondatrice du Théâtre La Flèche, Flavie Fontaine dirige avec passion cette mine à pépites, tremplin pour les compagnies émergentes, encourageant un théâtre poignant, authentique et juste. Entretien.
Comment La Flèche est-elle née ?
Flavie Fontaine : J’ai d’abord été comédienne, avant de comprendre, à trente ans, que je préférais rester dans l’ombre et accompagner les autres pour les sublimer. En 2018, alors que je cherchais un lieu pour la compagnie Guild, l’école de théâtre pour adultes amateurs que j’avais créée en 2011, j’ai découvert dans Mediapart que La Loge fermait. Une étoile passait et je n’ai pas eu peur de me cramer les doigts à l’attraper : La Flèche est née.
Quel est son projet ?
Flavie Fontaine : Mettre en avant des compagnies émergentes et dénicher des pépites. Pendant dix semaines, une fois par semaine, ces compagnies peuvent rencontrer le public et les professionnels, montrer leur travail, le réajuster. C’est un tremplin pour rebondir. Un appel à projets, « Les Fléchettes », a lieu deux fois par an. Les compagnies remplissent un formulaire en ligne, envoie une vidéo de quelques minutes et viennent, après présélection, passer une audition. Je suis dans la peau d’un spectateur : j’ai besoin qu’il y ait un propos, mais aussi de vibrer, d’avoir des émotions, d’être percutée, dérangée. Certains jeunes artistes veulent jouer pour jouer, mais il leur faut comprendre où ils vont, quel lieu leur correspond, car tout ne se joue pas partout.
Le lieu est-il repéré ?
Flavie Fontaine : 99 % de remplissage pour une jauge de 49 places : voilà les chiffres ! La Flèche est repérée par les théâtreux ; par le public, ça vient ! L’exigence de la ligne artistique commence à être reconnue. Je préviens toujours les compagnies qu’on se réserve le droit d’arrêter ou de réduire les représentations si le spectacle n’attire personne. Je ne veux pas que les artistes paient pour jouer. Le coût employeur du régisseur et de l’ouvreur une fois déduit, la recette de billetterie est partagée à égalité. Nous ne bénéficions d’aucune subvention et nous louons la salle au Cours Florent la journée. Le schéma économique est très serré. Mais à force de travail, d’y croire et de ne pas lâcher, nous tenons !
Propos recueillis par Catherine Robert
Voir la programmation complète du Théâtre La Flèche (11e)
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