​​​​​​​Pixel de Mourad Merzouki [critique] : immanquable, un point c’est tout !

© Laurent Philippe

Pixel est au 13e Art jusqu’à fin octobre : occasion à ne pas rater de découvrir ce remarquable spectacle, créé en 2014. Une rencontre fascinante et jouissive entre la danse et les arts numériques.

Une petite pluie timide, puis une tempête floconneuse ; des lignes sages que vient grignoter une fantaisie sautillante ; des plans qui se transforment en volumes ; des trous soudain formés dans le sol quadrillé : l’extraordinaire travail d’Adrien Mondot et Claire Bardainne offre un écrin d’une beauté et d’une poésie saisissantes aux danseurs de la compagnie Käfig. Tous les créateurs réunis par Mourad Merzouki concourent à la réalisation d’un spectacle parfait. La création musicale d’Armand Amar, les lumières de Yoann Tivoli et Nicolas Faucheux, la scénographie de Benjamin Lebreton, les costumes de Pascale Robin et Marie Grammatico : tout est précis, suggestif, poétique, élégant et harmonieux.

Dialogue sensuel avec le virtuel

Danseurs hip-hop et circassiens évoluent dans l’univers créé par les images numériques. Celles-ci ne sont pas seulement un décor, mais aussi un compagnon de jeu, avec lequel les interprètes dialoguent et s’amusent. Les bras humains modifient les lignes de points, les parapluies préservent de l’averse virtuelle, les jambes s’élancent au-dessus des môles, qu’un démiurge malicieux semble faire surgir pour mieux révéler la souplesse et la grâce des acrobates. Les corps humains et la palette graphique jouent à l’entrechat et à la souris : le spectacle de ce flirt ludique et tendre est bouleversant.

Communion entre illusion et réalité

Le hip-hop intègre les contorsions de la tradition circassienne à son langage, adoucit ses expressions fondamentales et offre de magnifiques mouvements d’ensemble, selon une chorégraphie tout en souplesse et délicatesse. Les tableaux se succèdent avec fluidité et les danseurs évoluent naturellement dans l’espace créé par les images. La distinction entre réel et virtuel tend à s’effacer et le spectacle de Mourad Merzouki entraîne la fusion des niveaux de narration. Peut-être est-ce cette fusion réussie qui, à la fin, nous console des confusions habituelles entre illusion et réalité.

Pixel au 13e Art, jusqu'au 29 octobre 2022 : réservez vos places avec L'Officiel des spectacles

Mourad Merzouki : Pixel © Laurent Philippe
Mourad Merzouki : Pixel © Laurent Philippe

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Publié le 3 décembre 2024 [Théâtres]

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