Les Méritants

Excellent, humour intelligent.
Mise en scène humoristique et parodique des principes, lieux-communs, éléments de langage, théories, politiques, discours insincères, faux-débats, pratiqués dans les entreprises, les séminaires, les entretiens de recrutement et d’évaluation, les formations, par les managers, les collaborateurs, les représentants du personnel, les ouvriers eux-mêmes.
La symbolique des « zombies » permet d’interpréter les individus différents, de classe sociale inférieure, d’origine défavorisée, ou d’origine étrangère.
La pièce dénonce les préjugés de classe, les comportements de domination, la manipulation sociale, la condescendance, les effets pervers de l’illusion de l’ascenseur social qui rend les parvenus encore plus intransigeants à l’égard de leurs congénères que leurs oppresseurs.
Elle montre aussi l’angoisse des acteurs du système vis à vis du risque de submersion et de « contamination ». En effet, elle montre l’impasse sociale et le rejet de ceux qui passent du côté social des opprimés ; ils deviennent monstrueux, n’appartenant à aucune communauté.
La fin évoque un échec de type perdants-perdants. Les dominants sont démunis et pénalisés par le départ des opprimés qu’ils ont échoué à soumettre.
Les opprimés refusent de se soumettre davantage, c’est une note positive. Mais ils ont échoué dans leur tentative d’intégration et n’ont pas réussi à faire évoluer le système.
Les dialogues qui reproduisent fidèlement les arguments entendus dans la vraie vie sont savoureux car présentés dans un contexte qui souligne l’hypocrisie, l’antipathie, voire le racisme comme racines premières de l’individu.