Jean de La Fontaine, le défi

Le 5 septembre 1661, Nicolas Fouquet, surintendant des finances, protecteur des Arts et Lettres, dilapidant le trésor public, est arrêté sur ordre de Jean-Baptiste Colbert. Celui-ci devient le plus influent conseiller du jeune roi Louis XIV. Alors que les auteurs en vogue, tels Boileau, Racine et Molière, renient celui qui fut leur mécène, s’attirant les faveurs du souverain, Jean de La Fontaine, publiant contes et fables, ami de ces célébrités, a l’audace de soutenir le proscrit. Colbert n’aura de cesse de faire plier La Fontaine qui, réduit à la misère, amoureux d’une ravissante soubrette prénommée Perrette, obtient le soutien de grandes dames de l’époque, comme la Duchesse de Bouillon, Madame de la Sablière ou la Duchesse d’Orléans. Colbert meurt en 1683 ; La Fontaine lui succède, l’année suivante, à l’Académie Française.

Réalisateur du Retour de Martin Guerre, Daniel Vigne évoque, dans ce film une part peu connue de la destinée du célèbre fabuliste du XVIIème siècle. L’intrigue, s’attachant à brosser un portrait judicieux des personnages et à traduire la réalité des faits relatés, est servie par une spectaculaire mise en scène dépeignant les fastes de la cour de Louis XIV. Lorant Deutsch et Philippe Torreton donnent l’intensité voulue à l’affrontement entre La Fontaine et Colbert.