La Femme sans tête

Depuis qu’elle a heurté par inadvertance quelqu’un ou quelque chose en voiture, Verónica n’a plus toute sa tête. Cette femme d’une cinquantaine d’années, issue de la bourgeoisie argentine, se retrouve alors perdue, déboussolée, au sein de sa propre famille : elle se douche habillée, oublie l’anniversaire de l’un de ses proches... Elle finit par avouer à son mari ce qui la préoccupe et ils reviennent tous les deux sur le lieux de l’accident, où ils découvrent le cadavre d’un chien. Mais l’angoisse rattrape vite la conductrice quand elle apprend qu’un petit garçon a été retrouvé mort dans les environs.

Présenté en compétition officielle au dernier Festival de Cannes, La Femme sans tête est le troisième long métrage de Lucrecia Martel (La Ciénaga, La Niña Santa), cinéaste emblématique du nouveau cinéma argentin. Se confirme ici son goût pour des univers vacillants, en vase clos, révélateurs d’une Argentine bourgeoise malade et coupée des réalités. En plus du style maîtrisé et sensible de la mise en scène, on retient le jeu de l’actrice principale du film, Maria Onetto, époustouflante.