La Maison Nucingen

Lors d’un dîner au restaurant en compagnie de son épouse, l’écrivain grisonnant William Henry James III entend des gens assis à des tables voisines parler de lui. Les anecdotes à son sujet fusent de part et d’autre mais sont-elles fidèles à la réalité ? Comme le remarque le vieil homme, c’est la légende et non les faits réels qui compte. On remonte alors le cours du temps pour nous retrouver plusieurs années plus tôt, dans les années 20, en sa compagnie et celle de son épouse dépressive. Tous deux partent s’installer au Chili dans une immense maison (gagnée au poker) où le romancier compte bien se consacrer à l’écriture de son prochain livre. Le couple fait la connaissance des habitants de cette demeure, tous aussi bizarres les uns que les autres, et assiste à d’étranges phénomènes.

Raoul Ruiz a emprunté le nom de son personnage principal au célèbre auteur de Tour d’écrou, Henry James, et le titre de son film à un roman de Balzac dont il ne retranscrit pas vraiment l’histoire mais dont il retient tout de même certains thèmes – l’argent, le pacte avec le diable -, qu’il réinjecte dans son univers surréaliste et baroque, complètement fascinant. À l’origine, le cinéaste souhaitait adapter Madame Christina de Mircea Eliade, mais les droits n’étaient pas disponibles. C’est la première fois qu’il tourne dans son pays natal, le Chili.