La Prisonnière de Bordeaux

Bien peu d’intérêt : un jeu d’actrices au départ et jusqu’à la moitié du film assez sympathique même si sans grand relief, car de fait le scénario se révèle particulièrement indigent. Comble de notre malheur : les 10 dernières minutes qui sont franchement les plus décevantes.

Histoire invraisemblable, loufoque et malsaine.

Portrait de deux femmes bafouées et/ou soumises dont la vie tourne autour de l'attente de leur mari incarcéré. Au delà du fossé social qui les sépare, les deux femmes se ressemblent beaucoup au final en s'accrochant à un mari minable, qui les laisse avec des difficultés économiques/précarité pour l'une, et avec de l'humiliation/rejet pour l'autre. Une fin à deux vitesses sans spoiler : l'une, au contact de l'autre, va enfin réussir à sortir du déni et à se révolter contre sa condition de "femme bafouée". L'autre continue sa vie misérable de femme soumise.

Une interprétation souvent brillante des 2 actrices principales mais un scénario quelque peu indigent et qui cède aux stéréotypes sociaux les plus malsains malgré ses bonnes intentions affichées. Dommage !

Deux femmes diamétralement opposées l'une bourgeoise mariée a un neurochirurgien, la seconde ouvrière dans une teinturerie se rencontrent dans une prison en allant voir leurs conjoints respectifs... une histoire d'amitié sur fond de lutte des classes conventionnelles qui vaut surtout par l'excellente interprétation des deux héroïnes !!!!

Deux femmes que tout sépare (statut social et âge) deviennent amies et cohabitent suite à leur rencontre au parloir où leur mari purge une peine pour des motifs totalement différents. Que peut-il naître de cette rencontre et vers quoi la réalisatrice Patricia Mazuy va nous emmener, c'est là tout l'enjeu d'un long-métrage qui ne cherche jamais à être sympathique et joue avec les codes d'une certaine bienséance.
Dans La Prisonnière de Bordeaux, les hommes sont globalement absents (très peu de scènes entre les deux femmes et leurs conjoints incarcérés) alors que la parole est donnée aux femmes - les deux héroïnes et d'autres qui attendent au parloir). Mais la démarche de Patricia Mazuy n'est pas exclusivement féministe, même si on peut déceler dans la trajectoire surprenante des deux amies un désir et un commencement d'émancipation.
L'idée de tout jeter par-dessus bord ou de tout foutre en l'air traverse l'œuvre de la signataire de Bowling Saturne. Ainsi le film flirte avec le mauvais goût, la possibilité du dérapage. Isabelle Huppert campe une femme déstabilisée et manipulatrice qui rappelle ses personnages de Merci pour le chocolat ou de Elle, tandis que Hafsia Herzi, plus ancrée dans le réel, lui tient tête.
La Prisonnière de Bordeaux souffre de quelques longueurs et aurait mérité un scénario plus resserré, mais intrigue par son étrangeté qui installe un sentiment de mouvance et d'incertitude permanentes.

Duo de comédiennes au sommet dans ce nouveau film de Patricia Mazuy qui livre une étude originale de la lutte des classes et de la sororité. Passionnant.