The Iceman

Richard Kuklinski a acquis de son enfance maltraitée une exceptionnelle capacité à masquer ses émotions, doublée d’une volonté de fonder une famille à aimer et protéger. Sa rencontre avec Deborah, en 1964, puis les naissances d’Anabel et Betsy, exaucent ce dernier souhait. Sa froideur, elle, lui vaut d’être incidemment recruté comme “exécuteur” par Roy Demco, un mafieux local pour qui il assure un trafic de films porno. Kuklinski mène dès lors et de façon étanche ses vies de père et mari attentionné d’un côté et de tueur à gage impitoyable de l’autre. Mais suite à quelques démêlés avec le capo di capi Gambino, Demco le met au vert. Du coup, s’associant à Mr Freezy, un autre tueur, Kuklinski rejoint un concurrent de Demco. En représailles, Demco s’en prend à Annabel, déclenchant la fureur de Kuklinski…

“Je ne regrette qu’une chose, confiera Kuklinski en prison, le mal que j’ai fait à ma famille”. Ce troisième long-métrage d’Ariel Wromen, tiré de faits réels, sous tension permanente et alternant astucieusement couleurs froides et chaudes au gré des séquences, n’est pas un film sur la Mafia mais bien le portrait ambivalent d’un homme qui avoua plus de 100 meurtres en 20 ans et à qui son sang-froid valut le surnom de “The Iceman”. Charismatique, Michael Shannon donne une puissance animale impressionnante à ce tueur hors normes.