Vincere

Ida Dalser tombe folle amoureuse de l’ambitieux Mussolini le jour où, dans un regroupement politique, elle le voit prendre la parole et défier Dieu. Elle devient sa maîtresse et finance le journal qu’il fonde en 1914, Il Popolo d’Italia. La jeune femme, qui donne naissance à un fils, observe son homme dans ses agitations politiques et le voit s’éloigner d’elle progressivement : pris dans l’ivresse d’une ascension fulgurante et d’une soif de pouvoir insatiable, le futur duce, déjà marié et père de famille, ne veut pas épouser Ida et reconnaître son enfant. Il s’acoquine avec le Vatican et, arrivé au sommet du pouvoir, s’arrange pour se débarrasser de cette femme devenue beaucoup trop encombrante pour lui à force de réclamer sa reconnaissance et celle de son enfant.

Véritable opéra cinématographique, formellement impressionnant, Vincere appréhende le fascisme comme une forme de vampirisme et s’inspire de l’esthétique totalitariste, de ses dynamiques expressives et écrasantes pour donner un relief inédit et intime à la l’Histoire. Le film utilise également des images d’archives du vrai dictateur qui se substituent progressivement à celle de son interprète, Filippo Timi. On découvre ici sous un autre jour l’actrice Giovanna Mezzogiorno, qui, projetée corps et âme dans ce grand spectacle, déploie un jeu d’un lyrisme fou.