[critique] Chaos : Une théorie (drôle) du chaos

Après le succès de Bio, son précédent spectacle, la compagnie d’improvisation Eux revient avec Chaos, un nouveau show qui allie interactivité et technique sans faille.
Un joyeux bazar basé sur « l’effet papillon » (théorie selon laquelle un évènement provoque un autre, plus important, ailleurs). Si on se fie à son titre, voilà ce que laisse présager Chaos, le nouveau spectacle de la compagnie d’improvisation Eux. Et la promesse est habilement tenue, comme dans Bio, la précédente proposition de la troupe. Avec ce show, joué avec succès pendant dix ans, celle-ci renouvelait le genre en construisant, à partir des suggestions du public, les aventures rocambolesques d’un héros réinventé à chaque représentation. Dans Chaos, les spectateurs sont à nouveau mis à contribution mais dans une configuration un brin différente.
Du grand n’importe-quoi maîtrisé
Il y a d’abord l’Acte 1, soit le « créateur de chaos ». Quelqu’un dans l’assistance fait un choix culinaire (un steak et des pommes de terre salardaises, quand nous étions dans la salle) et, c’est parti pour une série de scènes courtes qui virent rapidement à l’absurde et au grand n’importe-quoi maîtrisé. Les quatre comédiens sur scène (la troupe, créée il y a 17 ans, en compte huit qui jouent en alternance) trouvent d’emblée l’astuce et le gimmick comique qui fonctionnent. Preuve d’une technique sans faille : à partir d’un dessin qui vient d’être réalisé, Mark Jane, Hélène Lauret, Loïc Armel Colin et Tim Ansieau imaginent une réjouissante histoire burlesque.
Vaudeville social
Le ton est souvent à la parodie et réaliste vis-vis de nos petits travers, comme prétendre être un grand lecteur alors que l’on s’arrête généralement à la page 100 des romans. Cet esprit moqueur est évident également dans l’Acte 2 : « régulateur de chaos », où les trouvailles du quatuor prennent la forme d’une histoire de 30 minutes (un vaudeville social avec, pour décor ce soir- là, un célèbre magasin de Barbès sur le point de fermer). Théâtre d’improvisation oblige, la structure narrative reprend, au bon moment, les éléments importants de l’Acte 1. Cet épilogue met un point final efficace à un spectacle qui trouve l’équilibre parfait, entre cohérence du récit et humour sur le fil.
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