Les Précieuses ridicules

Pièce très vivante, très bon jeu des acteurs.
Un régal.
Ce sont de tels comédiens qui font le théâtre, et entendre Molière dans leur bouche nous a ravis.

Si Molière était encore vivant….
Il serait heureux ! Lui, dont cette pièce en un acte, « Les Précieuses Ridicules », fut, il faut le rappeler, son 1er succès parisien, et dont le triomphe à l’époque l’assit comme auteur à succès, ne pourrait qu’en apprécier, j’en suis sûre, la version jouée actuellement au Théâtre Musical Marsoulan, mise en scène par Gaël Albespy.
En effet, le spectacle auquel j’ai pu assister hier soir est pétillant, truculent, réjouissant, sans une once de prétentieux, travers dans lequel peuvent facilement tomber les versions dites « modernisées » de cette pièce. Le jeu des acteurs est juste, respectueux du texte, et leur bonheur de jouer ne peut que vous entraîner avec eux à goûter toute la finesse et le dynamisme de cette comédie.
Et leur jeu plein de fraîcheur et de pétulance sert parfaitement le propos de l’auteur : dans notre société où l’apparence prédomine souvent sur le fond, les « Précieuses Ridicules », si elles nous réjouissent l’esprit et nous font rire franchement, sont plus que jamais d’actualité, nous parlant de codes sociaux illusoires, d’insatisfaction, de ce travers humain intemporel qui consiste à se faire passer pour ce que l’on n’est pas.
En s’appropriant ainsi la pièce avec sa troupe, le metteur en scène a rendu un bel hommage à l’auteur, lequel, dans la préface de l’édition imprimée de sa pièce, avait déclaré : « quand j'aurais eu la plus mauvaise opinion du monde de mes "Précieuses ridicules" avant leur représentation, je dois croire maintenant qu'elles valent quelque chose, puisque tant de gens ensemble en ont dit du bien. »
353 plus tard, la version de ses " Précieuses Ridicules" ne contredit, pour moi qui ai passé un vrai moment de bonheur, ni l’opinion initiale du Tout Paris de l’époque, ni le regard et les exigences que cet auteur de génie portait sur sa pièce : » comme une grande partie des grâces qu'on y a trouvées dépendent de l'action et du ton de la voix, il m'importait qu'on ne les dépouillât pas de ces ornements ». C’est chose accomplie, et plus que joliment !