Les Misérables-1994

Accusé d'un meurtre qu'il nie avoir commis, un homme est envoyé au bagne où il se tue en voulant fuir. Sa femme, accablée par les traitements qu'elle subit dans un bouge de la côte normande, tenu par un couple d'odieux individus, meurt à son tour, laissant un jeune fils. Au lendemain de la guerre de 14-18, celui-ci, Henri Fortin, entame une brillante carrière de boxeur, jusqu'au jour où il doit renoncer au sport pour s'employer à des travaux de déménagements. L'occupation allemande est venue lorsqu'il trouve pour clients une famille juive, les Ziman, sur le point d'être déportée. Il accepte de les conduire dans son camion jusqu'à la frontière suisse. "En route, Ziman lit à Fortin ""Les" "Misérables"" qui fascine le chauffeur," inculte. Avant d'atteindre le point de passage clandestin, Ziman juge prudent de confier sa fille à une institution catholique. Les fugitifs, en fait, sont tombés dans un piège : laissé pour mort Ziman, est recueilli par des fermiers dont le mari, alcoolique, se révèlera un sordide profiteur. Sa femme est envoyée dans les camps. Fortin pour sa part, est arrêté par un milicien qui s'acharnera à le traquer comme le policier Javert dans le livre d'Hugo. Ces différentes destinées poursuivront leurs cours avec le Débarquement et la Libération.

L'un des films les plus ambitieux et les plus réussis de Claude Lelouch. Le récit, constitue un véritable ""puzzle"" où l'on retrouve, après une" vertigineuse transposition, les situations et les personnages principaux du roman, sans compter d'autres -imaginés de toute pièces ceux-ci- qui s'y ajoutent telle la famille Ziman. Pas un temps mort durant les trois heures de projection, mais au contraire des séquences spectaculaires dirigées avec une grande maîtrise. Un retour en force de Jean-Paul Belmondo qui n'avait pas tourné depuis "L'inconnu dans la maison", une composition marquante de Michel Boujenah, et une impressionnante galerie de comédiens qui donnent le meilleur d'eux-mêmes. Un grand succès en perspective !