Cabaret néopathétique : Fête de rentrée à la Tempête
Deux clowns un brin décalés s’échappent de leur chapiteau camisard pour découvrir le grand cirque de la vie. On leur emboîte le pas, guidé par Clément Poirée et l’équipe du Théâtre de la Tempête.
Jacques Prévert proposait d’appeler « camisards » les admirateurs de Cami, « the best humourist in the world » selon Chaplin. Le regretté Philippe Adrien, qui monta ses Drames de la vie courante à La Tempête en 1988, faisait partie de cette guilde fantaisiste. Clément Poirée la rejoint en inventant, pour ouvrir la saison, un « cabaret des larmes, néopathétique et drôle », porté par une troupe éphémère formée d’artistes à retrouver pendant l’année. Pssitt et Pschutt, deux histrionnes clownesques, conduisent donc les spectateurs au pays de Cami, mais aussi à la découverte de ceux de Melville, Daniil Harms, Tchekhov, Kafka ou Hanna Krall.
I would prefer not to
« Généreux et ouvert, ce spectacle inaugural est un moment avec le public et pas seulement devant lui. », dit Clément Poirée, qui invite les spectateurs à venir vêtus en gris, blanc ou noir, pour se maquiller dans les loges, partager le repas « servi sur le bout d’un genou », « boire, manger, chanter, danser, et même se prélasser » ! Dans notre monde à pleurer, Pssitt et Pschutt convient leurs frères en incertitude à choisir la pirouette pour retrouver l’équilibre. Le rire est candide ; la fuite emprunte les chemins de la joie et de la liberté, entre voies de traverse, sentiers obliques et résistance passive.
Une saison concentrée et riche
Pour lutter contre la servitude volontaire, pour échapper au désenchantement, « nous avons politiquement besoin d’espace où notre esprit peut se représenter le monde hors de sa présentation pure qui nous angoisse », dit le directeur de La Tempête. « Ce Cabaret néopathétique ouvre la saison pour laisser passer l’air. » Si la petite salle est fermée pour rénovation jusqu’en janvier, si la saison est réduite, elle est comme un viatique pour voyageurs égarés. « Il est des trains qu’il est bon de rater » si l’on veut résister aux diktats de la voracité. Mais il est des banquets, comme ceux de la saison nouvelle de La Tempête, qu’il serait dommage de manquer !
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