[critique] Pour le meilleur et pour le dire : Les bobos des bobos

© John Bersi

Le Café de la Gare reprend la pièce de David Basant et Mélanie Reumaux sur les quiproquos et chassés-croisés amoureux entre patients d’une psychanalyste débordée : soap à la sauce clinique !

Dramaticité, duplicité, multiplicité, mises en abîme : le théâtre et l’inconscient sont cousins ; le langage les structure l’un et l’autre pour fabriquer nos histoires. Mélanie Reumaux, psychologue et coach, et David Basant, dramaturge et coach lui aussi, sont partis de leur commune conviction selon laquelle prendre la parole permet de trouver sa place pour écrire sur le non-dit et la difficulté de communiquer quand la sensibilité bloque l’expression. Ils imaginent un petit théâtre des névrosés en forme de romance sentimentale pour rendre hommage aux effets maïeutique de la cure analytique.

Aide-toi, le ciel t’aidera !

Caroline Bresard ou Florence Hebbelynck, Roger Contebardo ou Matheo Capelli, Edouard Giard ou Virgile Daudet, Jenn Rihouey ou Melissa Silveira ou Céline Perra, Tessa Volkine ou Cécile Camp incarnent avec une sympathique conviction mâtinée d’humour les aventures de jeunes bourgeois urbains et policés dont le problème existentiel principal est de parvenir à s’entendre pour tâcher d’être heureux ensemble. David Basant et Mélanie Reumaux parient et montrent que « l'émotion et le rire permettent de trouver le chemin de la parole et de l'amour ».

S’aimer soi pour aimer les autres

Audrey, illustratrice hypersensible, plus à l’aise avec les images qu’avec les mots, désire un enfant de Julien, plus à l’aise avec le silence qu’avec l’aveu. Mona, leur psychanalyste, réussit à défaire leurs entraves grâce à un usage rock’n’roll de l’association libre. Elle est aidée, bien malgré elle, par son fils, Sasha, et par une de ses patientes, Coralie, meilleure amie de Julien et cougar délurée, qui transfère à la fois sur la mère et le fils. L’imbroglio est total et la drôlerie qui naît des malentendus est savoureuse. L’adroite scénographie d’Alain Lagarde permet aux comédiens de passer du cabinet de Mona, antichambre de l’inconscient, à l’avant-scène de leur vie quotidienne. Une ode à l’empathie, à l’écoute, à la bienveillance et à l’indulgence !

Pour le meilleur et pour le dire au Café de la Gare : réservez vos places avec L'Officiel des spectacles

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