La Petite Sirène : Quand Ariel donne une voix à la diversité

La tant attendue adaptation live action du dessin animé Disney voit enfin le jour. Entre polémiques racistes et accusations de « blackwashing », la trajectoire de la nouvelle Ariel pour sortir la tête de l’eau a été controversée.
Après Alice au pays des merveilles de Tim Burton, Le Roi Lion de Jon Favreau ou encore Mulan de Niki Karo, La Petite Sirène de Rob Marshall s’ajoute à la longue liste des remakes en prises de vues réelles des classiques Disney. Révélé grâce à Chicago (2002) le cinéaste américain fait désormais partie du cercle des réalisateurs fétiches des studios Disney, se distinguant par ses comédies musicales.
Cette fois-ci, Marshall fait sien le célèbre conte d’Hans Christian Andersen, revisitant l’histoire du dessin animé de 1989. Le personnage du prince Éric (Jonah Hauer-King) est beaucoup plus développé par rapport au précédent, présentant un parcours similaire à celui d’Ariel. Par ailleurs, certaines chansons dont le texte était ambigu au sujet du consentement de l’héroïne ont été retravaillées, notamment Embrasse-la, chantée par le crabe Sébastien. Mais au-delà de ces petits changements, c’est le choix de casting pour le rôle de la protagoniste qui a fait le plus parler. En effet, celui-ci a été confié à l’actrice et chanteuse afro-américaine Halle Bailey, surtout connue pour le duo musical Chloe x Halle qu’elle forme avec sa sœur aînée.
Sous l’océan, la rage
Une foule de défenseurs de la Petite Sirène aux cheveux roux et à la peau diaphane brandissant le hashtag #NotMyAriel s’est soulevée sur les réseaux sociaux contre le choix de Rob Marshall, l’accusant de trahison à l’égard de l’histoire originelle et de manque de crédibilité, affirmant qu’au Danemark, il ne peut pas exister de sirènes noires (alors que les sirènes tout court oui ?).
D’autres, l’ont taxé de « blackwashing », c’est à dire la tendance à choisir un acteur noir pour incarner un personnage blanc. Pourtant, les personnages noirs dans les films Disney se comptent sur les doigts d’une main et Tiana de La Princesse et la grenouille est la seule princesse afro-américaine à ce jour. En plus d’offrir une représentation aux enfants des minorités ethniques, cette nouvelle Ariel incarne peut-être plus que quiconque l’esprit d’Andersen (à son époque marginalisé pour sa bisexualité), lequel a retranscrit sa souffrance dans une sirène qui lutte pour trouver sa place dans le monde au-dessus de la mer.
La Petite Sirène, sortie le 24 mai 2023 : toutes les séances à Paris et en Île-de-France
Partager cet article sur :
Nos derniers articles
Révélée à Cannes avec Un monde (2021), plongée hypersensible dans le phénomène du harcèlement scolaire, la réalisatrice belge Laura Wandel poursuit son exploration des fragilités de l’enfance.
Pour son deuxième long métrage, la réalisatrice japonaise Chie Hayakawa décline les luttes intérieures et l’imaginaire d’une préadolescente confrontée au deuil annoncé de son père et au manque d’attention de sa mère. Un film d’une sensibilité extrême évitant tout pathos.
Un homme, en pleine discorde au téléphone avec sa compagne, cherche la sortie dans un couloir de métro. Étrangement, l’homme se retrouve seul et, à chaque tournant, il revient toujours au même endroit. Que se passe-t-il ? Il découvre alors les règles d’un jeu cruel, le seul moyen d’atteindre la sortie 8.
Paris figure parmi les villes les plus filmées au monde avec près de 900 tournages annuels, et fascine cinéastes français et internationaux. Cette sélection présente des lieux de tournage phares, illustrés par des exemples de films, offrant une nouvelle manière de découvrir la ville à travers son histoire cinématographique.