Le Plaisir

L'avant-dernier film en noir et blanc de Max Ophüls est une adaptation de trois nouvelles de Guy de Maupassant. Dans Le Masque, un danseur est pris d'un malaise à l'heure où la soirée bat son plein. Un docteur découvre alors les secrets de cet homme âgé. Dans La Maison Tellier, les pensionnaires d'une maison close quittent leurs affaires quotidiennes pour participer à la première communion de la nièce de la patronne. Les visiteuses font sensation au village mais finissent par mesurer leur propre détresse. Dans Le modèle, un peintre ignore le désespoir de la jeune femme qu'il avait épousé et se trouve à jamais prisonnier de ce souvenir tragique.

Comme souvent lorsqu'on parle de ce géant du cinéma français, force est de constater que Max Ophüls reste fidèle à ses convictions dans Le Plaisir. Du point de vue stylistique, les spectateurs contemporains se régaleront avec ses mouvements de caméra – lesquels compteraient parmi ses admirateurs de renom un certain Stanley Kubrick. Plus qu'une donnée purement technique, cette fluidité des images traduirait un message profond. En effet, comme l'affirme Antoine Benderitter, ce « mouvement continuel » qui caractérise le style du metteur en scène constitue « le principe du spectacle, mais aussi et surtout, le principe de la vie. »